samedi 28 juin 2014




J -2
 FRANCE - NIGERIA





Désormais, des AMBITIONS 

franchement affichées

A 2 jours du 1/8 ème de finale face au Nigeria, l'équipe de France dévoile ses ambitions: 


«Je pense que la Coupe du Monde est réussie au niveau de l'image, mais pas encore au niveau des résultats . L'objectif principal, c'est de gagner la Coupe du monde. Tout le monde se dit qu'il y a quelque chose de beau à faire. Avec la qualité qu'il y a dans ce groupe, on en a les moyens.»(Schneiderlin). 


«On voulait passer le groupe et maintenant, on s'est fixé des objectifs, Ce serait une réussite si on va au bout, on aspire à gagner le trophée. Pour moi ce serait un échec de ne pas gagner la coupe ou de s'arrêter au Nigeria...On peut avoir un peu plus de certitudes sur nous-même . On a plus de peps, de confiance. Ça nous a montré qu'avec des ambitions, on pouvait aller loin dans cette Coupe.»(Sagna).



BILAN du 1er TOUR



ILS DEVRAIENT FAIRE LA DIFFÉRENCE 

Karim Benzema n’a pas déçu sur le terrain jusqu’à présent. Avec déjà 3 buts et 2 passes décisives , il fut le «fer de lance» d'une équipe de France séduisante lors des 2 premières rencontres (75% de tirs cadrés depuis le début de la compétition).


Mathieu Valbuena (une réalisation et une passe décisive) est devenu le chef d' orchestre du jeu français. Jouant juste, excellent dans sa manière de frapper les coups de pied arrêtés, il rayonne au bon moment.



Blaise Matuidi (un but) a réalisé un superbe début de compétition. «L' homme aux 3 poumons», élément moteur du Milieu de terrain Français est devenu en plus très à l'aise en Attaque .




Hugo Lloris, toujours très serein et décisif sur des arrêts importants, il rassure sa défense en permanence.






ILS SONT INDISPENSABLES


Sakho et Varane en
 charnière centrale française ont en partie levé les doutes que l'on avait concernant leur manque d' expérience. L' absence de maturité de Sakho (coup de coude!) est comblé par le calme, le remarquable placement et la qualité de relance de Varane.

Debuchy et Evra ont été très efficaces défensivement et offensivement.
Leurs remplaçants, Sagna et Digne s'avèrent être des joueurs efficaces.

Cabaye a alterné parfaitement jeu court et long à la manière du maître à jouer italien Pirlo.

Sissoko (un but) a démontré toute sa polyvalence: milieu droit où il a excellé (et concurrence même à ce poste Pogba).

Giroud, même avec un temps de jeu plus limité que prévu, a inscrit un but et offert un caviar à Valbuena.

Schneiderlin, bon en défense mais encore un peu timide et juste dans la relance.


ILS DOIVENT PROGRESSER

Pogba a connu un début de compétition mitigé: manque de maîtrise (face au Honduras, il frôla l’expulsion) puis décisif en provoquant le penalty qui permit aux Bleus d’ouvrir le score. Le Turinois n’a pas pour l' instant son rendement habituel.


Griezmann n’a pas le même rayonnement dans ses déviations et sa capacité à faire jouer ses partenaires.

Koscielny, bon sur le 3 ème match mais inconstant contre la Suisse ce qui peut être problématique pour un défenseur central à ce niveau de compétition.



Et si l' absence de RIBERY avait fait du bien au Groupe France ?

"Le bon chef ne fait pas son chef" 

par François Bégaudeau

"On ne saura jamais les causes exactes de l’étrange forfait de Ribéry. Ce qu’on sait, ce qu’on a bien vu, c’est qu’il fut, consciemment ou non, un soulagement pour le sélectionneur. La science de Deschamps ne pouvait pas ignorer qu’une seule donnée était susceptible de perturber l’équilibre établi depuis la victoire en barrage : que Ribéry soit de la partie brésilienne.
Est-ce une affaire de niveau ? Evidemment pas. Ribéry est l’un des meilleurs attaquants du monde. Le problème est d’un autre d’ordre. Le problème est qu’il s’est arrogé la place de leader laissée libre par le départ têtu de Zidane en 2006, et qu’il n’est pas un bon leader.
On ne parle pas de son rôle dans les vestiaires, ni de la grève de Knysna, dont il aurait été un des initiateurs sans l’assumer, ni des brimades jamais avérées que ce caïd aurait fait subir au pauvre petit Gourcuff. On ne parle pas du meneur mais du meneur de jeu.
Qu’est-ce qu’un bon meneur de jeu ? Celui qui fait jouer les autres. Celui qui donne du talent à ses partenaires – qui actualise leur puissance, aurait dit Spinoza, grand supporteur de l’Ajax. Ribéry a toujours donné l’impression contraire : celle de vouloir tout faire tout seul, de tout prendre en charge, et par suite de brimer plus qu’épanouir les dix autres. Une certaine bienveillance mettait ça sur le compte de sa « générosité », mais la vérité est plus sèche : pendant huit ans, la présence de Ribéry aura bouffé l’énergie de cette équipe, énergie que son départ a indéniablement libérée. C’est physique, c’est scientifique.
On dit que le Brésil est une équipe moyenne malgré les performances de Neymar. On marche sur la tête. Le Brésil est une équipe moyenne parce que Neymar est au top. A côté de ce monstre qui brille par ses percées solitaires plus que par ses passes, et qui aimante tous les ballons, un Oscar, omniprésent à Chelsea, n’existe plus. Ni un Hulk, ni un Fred, ni personne. On devrait donc plutôt se demander si le Brésil parviendra à gagner son Mondial malgré Neymar.
Cette équation énergétique vaut aussi pour un Cristiano Ronaldo ou un Messi en sélection nationale : ils ne font pas exister les autres, les autres existent pour eux. Ou plutôt meurent pour eux. Se sacrifient, comme on dit d’un équipier qui mène le train pour son leader dans les premiers lacets d’un col du Tour. En cycliste, sport individuel, ca marche à tous les coups. Mais le foot, quoi qu’on dise, demeure un jeu collectif. Si vous étouffez le collectif sous le boisseau d’un seul homme, le jeu se venge.
Tout le monde ne serait pas forcément d’accord pour dire qu’Iniesta fut le meneur de jeu de la grande Roja aujourd’hui déchue. C’est bon signe. C’est la preuve que l’homme fit jouer plus qu’il ne joua, qu’il se fondit dans le onze espagnol pour, de l’intérieur, l’irriguer de son génie. Que son ego se satisfit de créer une beauté sans ego, une beauté des égaux. Il n’en demandait pas plus. Pressenti pour le Ballon d’or en 2012, Iniesta ne chiala pas de ne pas l’avoir, contrairement à certains gars du Nord, dont la lombalgie est peut-être une somatisation de cet échec. Il faut croire que Ribéry a des comptes à régler, des choses à prouver. Or, le bon chef, sûr de sa force, n’a rien à prouver. De même que le pouvoir politique serait mieux exercé s’il était par des gens qui ne l’ont pas voulu, le bon chef est celui qui n’aspire pas à l’être".

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