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FRANCE - NIGERIA
Désormais, des AMBITIONS
franchement affichées
A 2 jours du 1/8 ème de finale face au Nigeria, l'équipe de France
dévoile ses ambitions:
«Je pense que la Coupe du Monde est réussie
au niveau de l'image, mais pas encore au niveau des résultats .
L'objectif principal, c'est de gagner la Coupe du monde. Tout le
monde se dit qu'il y a quelque chose de beau à faire. Avec la
qualité qu'il y a dans ce groupe, on en a les
moyens.»(Schneiderlin).
«On
voulait passer le groupe et maintenant, on s'est fixé des objectifs,
Ce serait une réussite si on va au bout, on aspire à gagner le
trophée. Pour moi ce serait un échec de ne pas gagner la coupe ou
de s'arrêter au Nigeria...On peut avoir un peu plus de certitudes
sur nous-même . On a plus de peps, de confiance. Ça nous a montré
qu'avec des ambitions, on pouvait aller loin dans cette
Coupe.»(Sagna).
BILAN du 1er TOUR
ILS
DEVRAIENT FAIRE LA DIFFÉRENCE
Karim
Benzema n’a
pas déçu sur le terrain jusqu’à présent. Avec déjà 3 buts et
2 passes décisives , il fut le «fer de lance» d'une équipe de
France séduisante lors des 2 premières rencontres (75% de tirs
cadrés depuis le début de la compétition).
Mathieu
Valbuena (une
réalisation et une passe décisive) est devenu le chef d' orchestre
du jeu français. Jouant juste, excellent dans sa manière de frapper
les coups de pied arrêtés, il rayonne au bon moment.
Blaise
Matuidi (un
but) a réalisé un superbe début de compétition. «L' homme aux 3
poumons», élément moteur du Milieu de terrain Français est devenu
en plus très à l'aise en Attaque .
Hugo
Lloris,
toujours très serein et décisif sur des arrêts importants, il
rassure sa défense en permanence.
ILS
SONT INDISPENSABLES
Sakho et Varane en
charnière centrale française ont en partie levé les doutes que l'on avait concernant leur manque d'
expérience. L' absence de maturité de Sakho (coup de coude!) est comblé par le
calme, le remarquable placement et la qualité de relance de
Varane.
Debuchy
et
Evra ont
été très efficaces
défensivement et offensivement.
Leurs
remplaçants, Sagna
et
Digne s'avèrent
être des joueurs efficaces.
Cabaye
a
alterné parfaitement jeu court et long à la manière du maître à
jouer italien Pirlo.
Sissoko
(un
but) a démontré toute sa polyvalence: milieu droit où il a excellé
(et concurrence même à ce poste Pogba).
Giroud,
même
avec un
temps de jeu plus limité que prévu, a inscrit un but et offert un
caviar à Valbuena.
Schneiderlin,
bon en défense mais encore un peu timide et juste dans la relance.
ILS
DOIVENT PROGRESSER
Pogba a connu un début de
compétition mitigé: manque de maîtrise (face au Honduras, il frôla
l’expulsion) puis décisif en provoquant le penalty qui permit
aux Bleus d’ouvrir le score. Le Turinois n’a pas pour l' instant
son rendement habituel.
Griezmann
n’a pas le même rayonnement dans ses déviations et sa capacité à
faire jouer ses partenaires.
Koscielny,
bon sur le 3 ème match mais inconstant contre la Suisse ce qui peut
être problématique pour un défenseur central à ce niveau de
compétition.
Et si l' absence de RIBERY avait fait du bien au Groupe France ?
"Le bon chef ne fait pas son chef"
par François Bégaudeau
"On ne saura jamais les causes
exactes de l’étrange forfait de Ribéry. Ce qu’on sait, ce qu’on
a bien vu, c’est qu’il fut, consciemment ou non, un soulagement
pour le sélectionneur. La science de Deschamps ne pouvait pas
ignorer qu’une seule donnée était susceptible de perturber
l’équilibre établi depuis la victoire en barrage : que Ribéry
soit de la partie brésilienne.
Est-ce une affaire de niveau ?
Evidemment pas. Ribéry est l’un des meilleurs attaquants du monde.
Le problème est d’un autre d’ordre. Le problème est qu’il
s’est arrogé la place de leader laissée libre par le départ têtu
de Zidane en 2006, et qu’il n’est pas un bon leader.
On ne parle pas de son rôle
dans les vestiaires, ni de la grève de Knysna, dont il aurait été
un des initiateurs sans l’assumer, ni des brimades jamais avérées
que ce caïd aurait fait subir au pauvre petit Gourcuff. On ne parle
pas du meneur mais du meneur de jeu.
Qu’est-ce qu’un bon meneur
de jeu ? Celui qui fait jouer les autres. Celui qui donne du
talent à ses partenaires – qui actualise leur puissance, aurait
dit Spinoza, grand supporteur de l’Ajax. Ribéry a toujours donné
l’impression contraire : celle de vouloir tout faire tout
seul, de tout prendre en charge, et par suite de brimer plus
qu’épanouir les dix autres. Une certaine bienveillance mettait ça
sur le compte de sa « générosité », mais la vérité
est plus sèche : pendant huit ans, la présence de Ribéry aura
bouffé l’énergie de cette équipe, énergie que son départ a
indéniablement libérée. C’est physique, c’est scientifique.
On dit que le Brésil est une
équipe moyenne malgré les performances de Neymar. On marche sur la
tête. Le Brésil est une équipe moyenne parce que Neymar est au
top. A côté de ce monstre qui brille par ses percées solitaires
plus que par ses passes, et qui aimante tous les ballons, un Oscar,
omniprésent à Chelsea, n’existe plus. Ni un Hulk, ni un Fred, ni
personne. On devrait donc plutôt se demander si le Brésil
parviendra à gagner son Mondial malgré Neymar.
Cette équation énergétique
vaut aussi pour un Cristiano Ronaldo ou un Messi en sélection
nationale : ils ne font pas exister les autres, les autres existent
pour eux. Ou plutôt meurent pour eux. Se sacrifient, comme on dit
d’un équipier qui mène le train pour son leader dans les premiers
lacets d’un col du Tour. En cycliste, sport individuel, ca marche à
tous les coups. Mais le foot, quoi qu’on dise, demeure un jeu
collectif. Si vous étouffez le collectif sous le boisseau d’un
seul homme, le jeu se venge.
Tout le monde ne serait pas
forcément d’accord pour dire qu’Iniesta fut le meneur de jeu de
la grande Roja aujourd’hui déchue. C’est bon signe. C’est la
preuve que l’homme fit jouer plus qu’il ne joua, qu’il se
fondit dans le onze espagnol pour, de l’intérieur, l’irriguer de
son génie. Que son ego se satisfit de créer une beauté sans ego,
une beauté des égaux. Il n’en demandait pas plus. Pressenti pour
le Ballon d’or en 2012, Iniesta ne chiala pas de ne pas l’avoir,
contrairement à certains gars du Nord, dont la lombalgie est
peut-être une somatisation de cet échec. Il faut croire que Ribéry
a des comptes à régler, des choses à prouver. Or, le bon chef, sûr
de sa force, n’a rien à prouver. De même que le pouvoir politique
serait mieux exercé s’il était par des gens qui ne l’ont pas
voulu, le bon chef est celui qui n’aspire pas à l’être".
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